MERCREDI 7 NOVEMBRE 2018
ELI KESZLER (US)
RIO CURLING (CH)
Lieu: Le Bourg
Portes 20h30
Eli Keszler 21h00
Rio Curling 22h15
Entrée 15.- (Salopard 5.-)
Concerts
AVANT-GARDE, DRUMS, ELECTRONIC
Batteur et multi-instrumentiste basé entre New-York et Berlin, Eli Keszler développe avec son jeu complexe et fascinant un univers sonore résolument riche et infini, entre méticulosité et chaos maitrisé. Keszler est autant connu pour ses innombrables collaborations – parmi lesquelles Phill Niblock, Tony Conrad, Oren Ambarchi, Helm ou Laurel Halo – et ses installations sonores que pour son travail en solo (des disques sortis sur des labels comme Shelter Press, PAN ou NNA Tapes).
Avec un set de batterie, divers objets et de l’électronique, ses sets naviguent entre noire méditation et éclats énergiques sauvages, entre moments de silence et stridences perçantes, entre mélodies flottantes et tonalités aigues, le tout dans un impressionnant sens de la composition, de l’espace et de l’émotion.
EXPÉRIMENTAL
ANNE GILLOT : flûtes, clarinette basse
ANTOINE LÄNG : voix, petites percussions
LOUIS SCHILD : harmonium, basse
avec la participation et l’intervention de MATTHIEU JACCARD
GASPAR PAHUD : son
Il est raconté que Panormita avait coutume de répéter que les Apuliens étaient gens infiniment heureux, car tandis que les autres hommes n’ont pas d’excuses à leurs folies, les Apuliens en ont une toute prête, c’est-à-dire la tarentule à la morsure de laquelle ils attribuent leurs désirs insensés, leur donnant ainsi libre cours sous couvert d’honnêteté.
C’est chaque année à la même époque, celle de la première morsure, que les victimes de la tarentule se voient (re-)prises d’hystéries qui les poussent à danser pendant plusieurs heures, jours ou semaines. Si la cure de la danse et de la musique sert à extraire de prime abord le venin d’une Signora Tarentola ou autres scorzoni, elle est tout autant le medium pour se défouler des chocs psychologiques, des frustrations, des conflits, des répressions d’un milieu social qui porte un dur régime d’existence.
Les motifs se répètent de diverses façons chez l’homme et la nature, dans l’espace et le temps comme le font les saisons, les mois et les jours dans une année. Le 7 novembre et le 8 mai sont objectivement des dates mais contiennent en elles bien d’autres moments et bien d’autres endroits qui s’amoncèlent en mille-feuilles.
Rio Curling tend à révéler avec le son et la performance l’aspect de fragment d’un tout, de la simple courbe d’un cercle bien plus grand. Comme lorsqu’on se retrouve devant des pâtes aux pois chiches dans une trattoria et que l’on sent toutes ces pâtes qui ont été déjà cuisinées avant celles qui se trouvent dans notre assiette et toutes celles que le seront par la suite.
Comme un geste répété qui tisse une toile dont nous ne voyons qu’une intersection.
Une ritournelle qui dure tant que la tarentule n’est pas piétinée.
Danser pour chasser le mauvais passé.
Frapper le sol pour calmer le volcan.